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Voilà Rosapristina !
20 novembre 2017

Un moment réconfortant comme un chocolat chaud.

Un moment réconfortant comme un chocolat chaud. Petit cadeau automnal.

- Ça n’a pas bien l’air d’aller mademoiselle. Venez, un chocolat chaud vous fera du bien.

Ecrasée de lassitude, je rendis les armes et acceptai l’invitation de mon voisin. Nous vivions sur le même palier mais ne nous croisions que rarement. Je sentais parfois son regard transpercer l’oeilleton et m’observer, après un glissement de pas près de la porte que je feignais d’ignorer.

Il me fit m’asseoir dans la pièce principale de son deux-pièces. Les rideaux verts foncés étaient tirés, une petite lampe posée sur un guéridon éclairait de manière indirecte la pièce dépourvue de plafonnier. Il s’éclipsa un moment, et je n’osais bouger de ce vieux fauteuil fatigué, marqué par les griffures d'un chat en demande de caresse qui vint se frotter contre moi. Je pris l’animal sur mes genoux et celui-ci, maître des lieux, après avoir tourné deux-trois fois sur mes cuisses, s’installa. J’étais prisonnière. J’entendais mon voisin chantonner du Aznavour, dans un joyeux remue-ménage de casseroles et de tasses. Je souris. Et ça faisait bien longtemps que je n’avais souri, ni que je n’avais pu me poser ainsi. Je contemplais les natures mortes accrochées de manière harmonieusement chaotique et je me détendis.

 

tasse-chocolat-biscuit

L’homme revint avec les boissons fumantes et quelques biscuits. Il posa le tout sur le guéridon. La lampe manqua de tomber, je l’aidai à la remettre en place, mais avec le chat sur les genoux, ce fut un exercice acrobatique qui illumima le visage parcheminé de mon voisin.

Nous n’avions encore rien échangé depuis son invitation. Un drôle de silence persistait. Il m’observait, bienveillant, puis me tendit une tasse. Je lui souris. Deuxième sourire en quelques minutes. Le chocolat coulant dans ma bouche puis dans mon estomac m’apporta chaleur et j’eus l’impression de réveiller un soleil endormi. Je fermai les yeux de gratitude. Seuls les ronronnements du chat se firent entendre. Toujours sans parler, il me demanda d’un regard  si cela me faisait du bien, et je lui souris encore une fois. Un doux sentiment d’apaisement s’invita, je me sentis de mieux en mieux, comme réconciliée avec le monde. J’étais reconnaissante à mon mystérieux voisin de faire preuve de discrétion et de prévenance, touchée par ses gestes simples mais qui me firent tellement de bien. Enfin je pouvais me laisser aller, apprécier les choses, sourire, ne plus en vouloir à la terre entière, un chocolat chaud comme une main tendue, comme une accolade et un murmure tout va bien se passer, vous n’êtes pas seule.

 Les larmes brouillèrent ma vue, la lumière se fit vacillante et lasse de toujours faire semblant et de me cacher, je relevai la tête, et je pus prononcer qu’un mot :

- Merci.

Il me sourit en retour.

Je n’étais plus seule.

 

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