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Voilà Rosapristina !
19 mai 2015

Langues mortes, langues vivantes et langues de bois ?

Pourquoi, mais pourquoi donc est-ce quand on est sur le point de perdre une chose, une personne, une cause, que l'on se rend compte de la valeur de celle-ci ? Dans notre inimitable fatuité, nous prenons de haut les événements et le jour où les actes font sens: BAM !

J'ai pratiqué le latin et le grec, sans qu'on ne m'y pousse, avec le désir d'étudier les civilisations qui nous ont précédées et qui sont une partie du terreau dont nous sommes faits. Des langues qui appellent à la diversité d'opinion, à la citoyenneté, à la connaissance humaine. Ces langues sont dites mortes ,or, nous découlons de ces langues. Des millénaires de culture nous parviennent au travers de ces mots délicieusement surannés.

 Quand j'ai eu la chance de me promener dans les rues de Rome, tous les vestiges reprenaient vie, et je fus saisie du vertige des siècles qui nous contemplaient.
Les inscriptions qui me paraissaient sibyllines s'éclairaient et m'offraient toute leur richesse. Evidemment à l'adolescence, l'apprentissage de ces langues dites mortes, me fut des plus laborieux; les déclinaisons, la syntaxe me parurent des plus obscures et je n'en saisissais ni le sens ni l'intérêt. Et pourtant au fur et à mesure de mes études,  je compris que  ces disciplines exigeaient rigueur et méthode, des mots certes rédhibitoires, mais qu'est- ce qui ne demande pas d'effort  dans l'apprentissage ? Est-ce par ce biais que je me mis à chérir les difficultés et encore vingt ans après je me surprends à fuir la facilité, et à aimer tordre les mots dans tous les sens, à chercher à comprendre le pourquoi du comment, à ouvrir mon esprit sur d'autres cultures ? Les heures à décortiquer une version latine, l'angoisse devant la rédaction d'un thème grec apportent les clés pour résoudre les difficultés les unes après les autres. Et là je ne résiste pas à l'envie de vous mettre en v.o  cette phrase inspirante de Sénèque :

Non quia difficilia sunt non audemus, sed quia non audemus difficila sunt.

Que vous connaissez sûrement dans cette version : "ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles."

Sans me lancer dans un cours magistral, nous pouvons voir que audere "oser" a donné "audace". Ce n'est là qu'un exemple. Des langues qui permettent de décrypter l'évolution de notre vocabulaire, de comprendre des civilisations. Car étudier un auteur "dans le texte" et non par une traduction interposée, permet de saisir aussi toutes les nuances et surtout, oh surtout, va nous remttre un petit peu en place car avec nos idées on se rend compte qu'on n'a pas inventé grand chose et que des siècles de sagesse nous précèdent. Ce serait bien de s'en rappeler un peu plus souvent et d'en tirer des leçons ! Ces langues sont dites mortes car éternelles, et grâce à elles temps et espace sont abolis. L'humanité puise ses racines dans le passé, quoi qu'on en dise, et l'apprentissage des cultes éclaire les civilisations actuelles.

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