Les mains derrière la tête en guise d'oreiller,
Les mains derrière la tête en guise d'oreiller, le jeune homme soupira, les yeux rivés au plafond. Il essayait d'écouter le silence et d'isoler ses pensées. Impossible dans tout le vacarme , entre la circulation dense de la ville, et la ventilation de sa chambre d'hotel, il ne put dire ce qui était le plus bruyant. Peut-être les réflexions confuses qui bousculaient ses méninges ? Conséquence de ce tumulte environnant, un mal de tête et une impossibilité à ordonner ses pensées.
Il balança ses pieds d'un coup sec, se releva puis s'étira. Son corps restait engourdi par les attitudes régimentaires que la vie policée exigeait. Surtout ne pas faire de vagues. Sourire. Tenir la porte. Parler de la pluie et du beau temps.Bien sûr, le tout habité d'un corps rigide aux gestes étriqués, digne d'un des plus grand balais du XXIème siècle. Stop. Cette situation devait cesser. D'un mouvement sec, il attrapa son sac mou, y mit le peu qu'il restait de sa vie: un vieux jean, deuxT-Shirts, quelques sous-vêtements, un gros pull en laine tricoté par sa grand-mère, et ses rêves d'enfant devenu grand.
Il ouvrit la porte, dans le tapage qui l'oppressait, pris une grande inspiration, considéra le désordre qui l'entravait, désassembla les idées légères et les pensées profondes, les anecdotes et la grande histoire de sa vie. Les réflexions foraines lui avaient soufflé les envies d'ailleurs. Il fit deux pas. Ferma la porte. Et tourna le dos à son ancienne vie. En avant. Partir.