exercice de style, 5 min, "retard de train"
Les yeux encore embrumés après une trop courte nuit, où j'avais l'impression de tout voir à travers une écumoire, je m'astreignais pourtant à cette discipline hebdomadaire pour ne pas manquer le train de 5h43. Un tour dans la serrure, et à vive allure je rejoignis la gare. Et là comme je fus désappointé quand je vis le panneau d'affichage indiquer un retard de 45 minutes ! Pour ma correspondance, c'était foutu, et je pensai avec rage et regret à mes minutes de sommeil sacrifiée pour choper ce train. Au moins je ne le raterai pas me dis-je. C'était cyclique, il y avait des moments où je prenais tout mal, et d'autres,ou tout allait bien. Je décidai ce jour-là de tout prendre du bon côté. M'énerver, en vouloir à la terre entière ne servirait à rien et serait une trahison à ma philosophie quasi-bouddhique. Je m'assis donc sur un banc, il me restait 40 minutes à attendre. Je déserrai ma cravte, respirai profondément et décidai d'apprécier le temps qui s'écoulait devant moi. Le train attendrait.