Les passants
Les trottoirs déroulent leur tapis d'asphalte, la grande valse à contre-temps commence dans la pseudo indifférence on avance on s'évite vite vite ou doucement chacun prend son temps mais partage l'espace de jeu comme il peut. Il y en a qui trottent, perchées sur des talons, il y en a qui glissent, nonchalants et prennent leur temps, oh une affiche, qu'est-ce qu'elle raconte ? Certains les yeux rivés sur leur écran, avancent, là mais absents, d'autres, petits rats connectés, filent, pressés. Il y a aussi ces silhouettes, aux regards baissés et bras chargés, qui s'évitent dans une danse policée, il y a aussi les cloportes, écouteurs sur les oreilles, et yeux rêveurs, qui longent les murs, staccato, allez au boulot ! Une multitude de fourmis grouillent et sous ses grattements l'activité grandissante de la foule érode la rue. Il y a ces souris qui dans une insouciance affectée rasent le bitume avec pour seul but rejoindre leur destination.
Ce sont les passants dans le grand ballet du monde.