Dix années sans toi...
Ma chère Anne dix années se sont écoulées sans toi et je n'ai jamais oublié...
Je me souviendrai toujours de ce funeste lundi où je t'ai eue au téléphone, si j'avais su à ce moment que ce serait la dernière fois que j'entendrais ta voix ! Tu allais repartir pour l'hôpital l'après-midi même et je te disais de t'accrocher. Et j'ai raccroché le téléphone. Je me suis précipitée ensuite à t'écrire une lettre qu'hélàs tu ne lirais jamais puisque cette lettre t'était parvenue le jour de ton décès. Le jour de ton décès j'ai appris que j'étais enceinte, je me souviens, c'était un vendredi et le soir, je revenais d'un stage sur le rire. La vie chante souvent des airs ironiques.
Dix ans se sont écoulés, je me surprends souvent à imaginer si tu devais revenir nous voir, comme tu serais larguée, de tout se qu'il s'est passé depuis ta disparition ! La mort fauche, la vie passe. Des fois je me demande si ce n'est pas l'inverse tu sais, que la mort est toujours là en sursis et que c'est la vie qui nous fauche ! Mon amie, j'avance, mais comme tu me manques; je crois que ce qui fait le plus mal c'est cette injustice; tu ne faisais pas d'excès, tu ne buvais pas tu ne fumais pas mais bordel cette saloperie de maladie t'a emportée à l'aube de tes 30 ans ! Je pensais que l'écart d'âge était irratrappable, mais hélas, je t'ai dépasssé en âge... j'aurais aimé que tu reste mon ainée pour toujours... Et là c'est moi qui t'ai rattrapée en âge, mais tu seras toujours au-dessus de moi. Les âmes n'ont pas d'âge il paraît.
Je regarde les arbres bourgeonner, la vie continue. je me souviens de ce vendredi 15 avril 2005, de ces moments qui n'appartenaient qu'à nous, de ton rire, de nos confidences, de ses choses que je garderai au fond de moi et qui me tiennent chaud en ce frais matin d'avril.
Dix ans, Anne , aujourd'hui... je n'ai jamais oublié. Dix ans et ce n'est que le début de l'éternité.