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Voilà Rosapristina !
9 novembre 2014

Marche ou crève, cours et ...

Retrouvons notre coureur laissé le jour de son anniversaire, entouré par ses amis ( voir message du 3/11/14)

http://rosapristina.canalblog.com/archives/2014/11/03/30859084.html

Il se leva, le matin suivant, avec l'envie de poursuivre le combat. La haie des êtres aimés accompagnait sa course.

La sagesse résidait dans l'endurance et la constance à poursuivre un effort. Il avait conscience que la discipline à suivre serait la part la plus difficile de son travail et de sa course. Au fond de lui la révolte était là, il en voulait aux éléments entiers d'être ligués contre lui, comme ça, d'entraver la course du monde et de l'entraîner malgré tout dedans. Il se sentait perdu, essoré par la vie, ses contraintes, les trajets, les horaires, les obligations ! Il mettait un pied devant lui, il avançait, il évoluait, il marchait, se déplaçait, bougeait, vivait, allait là où les contraintes le définissaient, se mettait dans un cadre et éprouvait un sentiment de liberté dans les obligations, sous ses pas cadencés.

Il arriva au travail. Impec. L'horaire était respecté. Nickel, il commençait bien la journée. Salut bonjour comment ça va les collègues ah c'est super oui il fait beau ... Oui et nous on est comme des cons dans notre bureau. Comment, ça ne va pas durer, merci trop aimable de me consoler, mais je suis là, j'ai couru pour ne pas être en retard, vous n'allez pas commencer à me donner le cafard !

Dans l'ascenseur jusqu'au troisième, les mêmes têtes fraîches, bras encombrés de dossiers pour les uns, yeux à peine éveillés pour les autres, et puis il y a ceux qui sont un peu tout ça en même temps. Certains firent l'effort d'un sourire, d'autres non. Il repensa à la veille, quand il avait couru pour se libérer, et la joie qu'il avait ressenti dans l'effort. Aujourd'hui il avait couru pour s'enfermer dans le bocal. Il était tiraillé entre la révolte et le fatalisme. Mais pourquoi donc se faire chier à se point! Pour manger, tiens ! C'est bon le débat est clos, maintenant, au boulot ! Il disait à ses collègues : " Vous ne comprenez pas que si vous faites des efforts, qu'on se parle, qu'on rigole, ce sera plus facile pour tout le monde." Lui, il aimait bien faire rire, une petite blague sur le temps qui passe, sur les hommes, sur les femmes, ça passe le temps, les femmes rient, les hommes jubilent, il court, et joue son rôle, les gens marchent et lui il court, la bonne blague !

Les heures filaient, il regardait la trotteuse faire le tour de l'horloge infailliblement, la grande aiguille avancer par à-coup, tandis la petite, imperceptiblement mais sournoisement, grignotait les heures de la journée comme les termites dans les poutres d'une maison ancestrale. Devant son écran, il courait assis. L'effort était maintenant dans la station, et dans les attitudes à prendre pour faire partie du lot, pianoter sur le clavier, régler des dossiers d'un clic, et glisser sur le monde avec la souris. Chaque jour bien faire son travail.

 Depuis qu'il avait repris la course, il se sentait maître de sa vie, car dans l'exercice et la discipline il trouvait un cadre et une manière de s'élever . Il avançait tranquillement dans ses missions, tout se passait bien. Le soir il rentrait fatigué mais satisfait. Il apprenait à apprécier les choses avec simplicité, avait le sentiment d'avancer comme il le fallait dans la vie, de s'accomplir, de franchir doucement les étapes, avec opiniâtreté. Pas à pas, quoi qu'il arrive, avancer, doucement, ou vite, qu'importe, mais faire un pas en avant, tout de suite. Il s'accrochait à des choses simples. Il refusait la difficulté, il était humain. Les animaux prenaient le chemin le plus court, sauf pour feindre l'ennemi. Lui il bifurquait, prenait d'autres chemins, allait là où sa curiosité le poussait et malgré tout refusait la facilité. Dans les gestes simples du quotidien se lisaient toutes les contradictions inhérentes à la nature humaine.

Constamment en mouvement, il était vivant. Le mouvement c'est la vie, l'émotion c'est la vie. Toujours se débattre, pour sentir son corps pour fuir son esprit, pour rêver, pour avancer pour être un homme, pour virevolter, pour voler, pour quitter la terre, pour être un oiseau, pour s'échapper, se transcender, pour être un dieu !

Et quand le soir arrivait, il rentrait chez lui, fatigué, mais heureux... enfin souvent plus fatigué

exitqu'heureux, avec l'impression de perdre sa vie à la gagner, il voulait courir et rattraper le temps, vite, vite, laissez-moi vivre ! Puis il se couchait pour goûter à l'immobillité jusqu'au lendemain. Il se retirait en lui-même, savourait sa présence au monde, et la joie d'être vivant dans les efforts accomplis et les obstables franchis pour sublimer sa nature. On compare souvent la vie à une route, comme la ligne du temps, elle s'écoule et on découle. Ses pensées s'envolaient, il restait sur terre mais l'âme allait dans le ciel. Avancer, c'est s'élever à l'horizontal. Il fermait les yeux sur le jour achevé. Là où il avait souvent entendu Marche ou crève les Oneiroi soufflaient dans son sommeil, cours et rêve !

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