Si loin, tu es là. Le monde qui a pitié de ma
Si loin, tu es là. Le monde qui a pitié de ma tristesse envoie ses codes. Il murmure ta présence dans les indices laissés un peu partout : la démarche souple de cet homme, le sourire de cette femme, la main adolescente qui déplace une mèche de cheveux, le pas allongé de ce jeune homme, dans toutes ces gestes que les autes disent insignifiants, j'ai envie d'y voir des lois.
Je te vis en silence, je palpite avec toi, je suis ton absence mon coeur en émoi. Je te vois partout, sur les murs, dans mon café du matin, j'imagine ton regard sur le monde, et nous partageons le même ciel. Je te respire dans l'univers semblable.
Je sens les battements de ton coeur et le vent souffle dans les ramures sylvestres. Je sens tes larmes dans la rosée du matin. Tu es présent, sans être là. Mes pensées te donnent une consistance. J'ai envie de croire que la distance peut rapprocher. Habitants de la terre, nous sommes tous loin. Nous voyons les mêmes nuages, mais pas au même moment.
Je pense à toi tout haut. Tout bas. Dans ma respiration entravée par les serrements du coeur, je crie le manque en silence. Dans la lutte des êtres pétris de solitude, l'absence est une éclatante présence.
Merci d'être là ... si loin.