Nocturnes
Le soleil glissa doucement derrière la colline, il emporta ses rayons sous le bras pour les offrir aux contrées lointaines. Il s'éloignait sans se retourner ni se soucier de la nuit dans laquelle il plongeait à tour de rôle la terre.
Une étoile a ouvert ses yeux cette nuit. Elle a lui. Le voile invisible de l'ombre a estompé les couleurs et formes alentour. Le vent a soufflé, sa mélodie a ouvert la piste. L'astre de ses bras stellaires a enlacé les cyprès, les nuages se sont échappés et sur le sol les bestioles, rapides et avides, grouillèrent jusqu'à leur cachette. Sur les branches les prédateurs épiaient la moindre inattention fatale. C'était la nuit, le monde invisible. Les lueurs grises nuancaient les cieux, les contours devenaient subtils, les yeux humains semblaient futiles. Place aux sensations, à l'irrationnel, c'est bien connu l'imagination est nyctalope !
A fleur de ciel les âmes gravides s'étiraient, pour fuir. Et subtilement le monde dansait et entraînait dans sa ronde tout le monde enveloppé d'obscurité. L'étoile illuminait de rayons d'argent blanc les ramures majestueuses. Et entre les branches, sous la magnitude bienveillante des constellations, brillaient les obscures lueurs des rêves éveillés entraperçus.
Entendez-vous les cris du silence, les chants des oiseaux de nuit qui survolent la nuit, quand les ombres veillent ?
Eblouis-moi, belle ténébreuse !